Werther (Massenet) Paris 2010

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Jonas Kaufmann y Sophie Koch interpretan el duo del Acto I de Werther de Massenet, «Rève, extase!», en una producción de la Ópera de Paris del año 2010.

CHARLOTTE
(simplement)
Il faut nous séparer.
Voici notre maison,
c’est l’heure du sommeil.

WERTHER
(plus accentué)
Ah! pourvu que je voie ces
yeux toujours ouverts, ces yeux
mon horizon, ces doux yeux: mon espoir
et mon unique joie…
Que m’importe à moi le sommeil?
Les étoiles et le soleil
peuvent bien dans le ciel tour à tour
reparaître,
j’ignore s’il est jour… j’ignore s’il est nuit!
Mon être demeure indifférent à ce qui n’est
pas toi!

CHARLOTTE
(souriant)
Mais, vous ne savez rien de moi.

WERTHER
(pénétré)
Mon âme a reconnu votre âme, Charlotte,
et je vous ai vue assez
pour savoir quelle femme vous êtes!

CHARLOTTE
(souriant)
Vous me connaissez?

WERTHER
(grave et tendre)
Vous êtes la meilleure ainsi que la plus
belle des créatures!

CHARLOTTE
(confuse)
Non!

WERTHER
Faut-il que j’en appelle
à ceux que vous nommez vos enfants?

CHARLOTTE
(pensive et se rapprochant de Werther)
Hélas! oui,
mes enfants… Vous avez dit vrai!
C’est que l’image de ma mère est présente
à tout le monde ici.
Et pour moi, je crois voir
sourire son visage quand je prends soin
de ses enfants… de mes enfants!
Ah! je souhaiterais que dans cette demeure
elle revint!
et vit au moins quelques instants
si je tiens les serments faits à la
dernière heure!

(très attendrie)

Chère, chère maman,
que ne peux-tu nous voir?

WERTHER
O Charlotte! ange du devoir,
La bénédiction du ciel sur toi repose!

CHARLOTTE
Si vous l’aviez connue!
Ah! la cruelle chose
de voir ainsi partir ce qu’on a de plus cher!
Quels tendres souvenirs
et quel regret amer!
Pourquoi tout est-il périssable?
Les enfants ont senti cela très vivement;
ils demandent souvent
d’un ton inconsolable:
Pourquoi les hommes noirs
ont emporté maman?

WERTHER
Rêve! Extase! Bonheur! Je donnerais ma vie
pour garder à jamais ces yeux,
ce front charmant,
cette bouche adorable, étonnée et ravie…
Sans que nul à son tour
les contemple un moment!
Le céleste sourire! oh! Charlotte!
je vous aime… et je vous admire!

CHARLOTTE
(revenant à elle; gravit rapidement
le marches du perron)
Nous somme fous! rentrons…

WERTHER
(d’une voix altérée, et la retenant)
Mais… nous nous reverrons?

(Voix du Bailli appelons Charlotte)

LE BAILLI
Charlotte! Charlotte!
Albert est de retour!

(Il monte rapidement les marches de la
terrasse et disparaît dans la maison)

CHARLOTTE
(défaillante)
Albert!

WERTHER
(interrogeant Charlotte)
Albert?

CHARLOTTE
(bas et tristement à Werther)
Oui, celui que ma mère
m’a fait jurer d’accepter pour époux…

(encore à voix basse, et comme s’accusant)

Dieux m’est témoin qu’un instant
près de vous…
j’avais oublié le serment qu’on me rappelle!

(Werther se cache le visage avec sas mains
comme s’il sanglotait., puis avec effort)

WERTHER
A ce serment… restez fidèle!
Moi… j’en mourrai! Charlotte!

Traducción

CHARLOTTE
(Simplemente)
Debemos separarnos.
Aquí está nuestra casa:
Es la hora de dormir.

WERTHER
(Con énfasis)
¡Ah! Siempre que vea
esos ojos tan abiertos, esos ojos,
que son mi horizonte;
esos dulces ojos,
mi esperanza y mi única alegría,
¿qué me importa dormir?
Las estrellas y el sol pueden
aparecer y reaparecer en el cielo…
Ignoro si es de día o de noche…
mi ser permanece indiferente a todo…
excepto a vos…

CHARLOTTE
(sonriente)
Pero, vos nada sabéis de mí.

WERTHER
(Convencido)
Mi alma ha reconocido a vuestra alma,
Charlotte, y he visto ya lo suficiente
para saber qué tipo de mujer sois.

CHARLOTTE
(Sonriendo)
¿Me conocéis?

WERTHER
(grave y tierno)
¡Sois la mejor y la más
bella de las criaturas!

CHARLOTTE
(confusa)
¡No!

WERTHER
¿Es necesario que pregunte a aquellos
a quienes llamáis vuestros niños?

CHARLOTTE
(pensativa y acercándose a Werther)
¡Eso es!
¡Sí, mis niños! ¡Decís bien!
La imagen de mi madre está presente
en todas partes.
Y en mí creo ver la sonrisa
de su rostro cuando me ocupo
de sus hijos…. de mis hijos.
Desearía que ella volviera a esta casa
y viera al menos,
por unos momentos,
si estoy manteniendo la promesa
que le hice en sus últimos momentos

(muy cariñosamente)

Querida, querida mamá,
¿es que no puedes vernos?

WERTHER
¡Oh, Charlotte! ¡Ángel Guardián!
¡La bendición del cielo sea contigo!

CHARLOTTE
¡Si la hubierais conocido!
¡Qué desgracia ver partir
a quien más se ama!
¡Qué tiernos recuerdos!
¿Por qué todo es perecedero?
Los niños lo sienten
tan vivamente…
preguntan inconsolables,
a menudo,
¿por qué los fantasmas
se han llevado a su mamá?

WERTHER
¡Sueño! ¡Éxtasis! ¡Felicidad!
Daría mi vida por mirar esos ojos,
ese encantador rostro,
esa adorable boca,
sin que nadie más que yo
los contemplase extasiado.
¡La celeste sonrisa! ¡Oh, Charlotte!
¡Os amo y os admiro!

CHARLOTTE
(Volviendo en sí; sube rápidamente
la escalinata)
¡Estamos locos! ¡Entremos en casa!

WERTHER
(con voz alterada y reteniéndola)
Pero, ¿volveremos a vernos…?

(Voz del magistrado)

MAGISTRADO
¡Charlotte! ¡Charlotte!
¡Alberto ha vuelto!

(sube la escalera de la terraza
y entra en la casa)

CHARLOTTE
(débilmente)
¡Alberto!

WERTHER
(Preguntando a Charlotte)
¿Alberto?

CHARLOTTE
(a media voz y con tristeza)
Sí; él es a quien mi madre me hizo
jurar que aceptaría como esposo.

(en voz baja y como acusándose)

Dios es testigo de que,
por un instante, junto a vos…
¡había olvidado el juramento!

(Werther se cubre la cara con las
manos como si sollozase)

WERTHER
¡A ese juramento, permaneced fiel!
¡Y yo moriré, Charlotte!

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